Lueur et tunnel
Toujours revenir en arrière
Comme on freine pour retarder l’accident
Sur mon passé j’éteins la lumière
Et plus rien ne me font les somnifères
Forêt bordée de conifères
La voiture avance à pas lents
Et moi, pâli, je claque des dents
Sans arriver à la douce clairière
Oui ! Jardin d’eden au fruit défendu
Je connais ton paradis terrestre
La merveille des temps révolus
Me consterne et m’attriste et me tue
Que ne suis-je resté damoiseau ?
Haut, dans le ciel un oiseau
Pourfend la lune d’infortune
Qui éclaire mon triste tombeau
L’avenir n’est déjà plus
Je reste là, à attendre
La fin d’une vie qui fut belle
Et qui me quitte, lentement
Tel le pauvre à la vide escarcelle
Je mendie encore un peu de temps
À vivre un bonheur disparu
S’il a jamais été, malgré tout
Je me souviens de soirs plus doux
Jeunesse, tu m’as quitté bien tôt
Et, l’âge venant, je prends conscience
De l’inutilité de l’existence
Oh je sais que nous sommes tous dans ce bateau
Il y aura eu, dès ma naissance
Un étrange parfum d’encens
Venu de je ne sais quelle sorcière
Pourquoi s’est elle penchée sur mon berceau ?
Et je reste là, pauvre sot
À salir toutes mes nuits blanches
Elles étaient draps frais quand je suis né
Confortablement dorloté. Bébé choyé.
Je comprends maintenant que de blanc
Il ne reste que le froid du marbre de la pierre
Qui m’attend …
Ensuite, je n’espère que le néant
Tout paradis serait artificiel
Je ne veux pas monter au ciel
Je serais déçu par ce voyage infini
Qui ne donnerait pas plus de sens à ma vie !
Dieu n’est qu’un cierge de cire
Qui se consume
Lentement
Et, désormais résigné, j’attends…
————-
Un rêve
Ce matin j’ai fait un rêve
Le passé revient encore dans ma tête
Et ça m’ennuie et ça m’embête
D’être réveillé par
De si tristes pensées
Peut-être le livre que j’ai lu
Avant de m’endormir
A-t-il pourri mes esprits
Sans que j’y puisse quelque chose…
Et j’écoute la musique et toutes les musiques m’y ramènent
Oh ! Seigneur Amen
Sauve mon âme de pauvre type
La réalité met du temps à revenir
Dans mon cerveau fatigué
De penser toujours de travers
Un monstre dans un monde pervers
Voilà ce que je suis
Un ange maudit !
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Homme
Je ne suis qu’un homme, moi
Je suis épais, je cogne, je fracasse
Les crânes, je baise les filles
Bien ou mal, c’est selon
J’ai un charme peut-être, pas vraiment beau
Je nage en eaux troubles, comme un poisson gras
Je fume, je me cachetonne
Je pèse une tonne
Je me lave avec ennui
J’ai des amis fidèles
Que trop souvent je délaisse
Mes poings sont brisés
Mes points sont cramés
Je vis ma vie d’ours intoxiqué
Et la mort est pour quand ?
Ça n’a pas d’importance
Je vis
Après je ne souffrirai plus
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Mauresques
La tristesse de livre maure
Coran sans espoir. Bible du soir
Alcool de l’amour
Tu réduis mes jours
Heure après heure, le châtiment
Se jette du haut d’un bâtiment
Toutes voient le dehors et il n’y a
Que de l’ombre
Rien
Réel
Tu sais c’est horrible, la vie
Les vices s’évertuent
Et moi qui n’ai pas le courage
De m’être faim
À mes jours
Journée ennuyeuse, nuit morbide
Manger bouger point à faire
C’est l’espoir du conne j’aime
Car glace remplace
Le soleil de l’été
Je me fais chier…
————-
Pas de vice
Le rêve qui sonne dans la tête dans la nuit
Réveille brusquement le poète endormi
Sa saveur étrange fait éclore
Des fleurs oranges qui pourrissent
Quel vice
Quel vice de ne point joindre les debout
Qui sont rares et se tournent et se tournent dans le noir
La nervosité empreinte de leur désespoir
Miroir
Personne ne joue avec le sentiment sourire
D’une nuit passée à si bien dormir
C’est
Raté
Et moi qui cours comme un dératé
Toute la nuit tout le jour dans les escaliers
Je me colle à ma vitre et ma joue a froid
Je ne veux pas dormir dans ce grand lit
D’effroi
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L’adulte ère…
Je suis devenu adulte
Il n’y a plus rien de malade
On a détruit mon inspiration
À coup de bonnes résolutions
Quand je relis mes anciens écrits
De souffrance
Je me sens perdu
Le talent n’est plus
Las…
Je suis devenu ce que l’on veut que je sois
Et il n’y a plus de place pour mon vrai moi
Faux self. Service. Trop sérieux.
Cette vie n’est plus aventureuse
Loin de moi les volutes plantureuses
Allez y, sortez les pleureuses
Elles font semblant …
—————
La peur
Mourir me semble une option viable
Attendu que je m’ennuie et je souffre
Odeur de souffre plus que de sainteté
Oh qu’il est loin l’été et ses mouvements
Moustiques, chaleur, pas si enviable
La mort me semble une option viable
Quand je m’ennuie mais quelle horreur
La vie n’a plus rien de valable
La mort ne me fait plus peur
Pas plus que de perdre l’honneur
Dans une stupide bataille
Contre un idiot, un prétentieux
Que l’on ne me parle plus de dieu
Je doute d’être son agneau
À moins que ce ne soit
Pour être égorgé lentement
Sur l’autel d’où l’on ne descend pas
Vivant
Ennui, obligations, choses que l’on veut que je fasse
Oh non ! Autant que je trépasse
J’ai vécu bien assez longtemps
Mais j’ai peur…
————
1992
Ma nuit est éteinte, mes rêves sont morts
J’étais jeune, c’est passé tellement vite…
Les guitares hurlaient dans mes oreilles
Devenues sourdes…
Non ! Mon âme n’a pas vieilli d’un pouce
Mais la musique est morte
Et ne peut m’arracher que des larmes
Dieu… que les filles étaient belles et violentes !
Cheveux colorés, déjà un visage de femme
Ou plus sages en apparence mais bestiales
Au fond
C’est justement ce qui me plaisait
Dans ces années…
Las… je suis assis et Courtney hurle comme elle peut
Il n’y a plus de flamme dans mon âme. Que des larmes…
Où êtes vous les filles ?
Si on remettait ça ? Si on essayait ?
Encore…
Les matins d’aujourd’hui sont des réveils de vieux
Douleurs dorsales et painkillers
Cachets pour tuer la bête qui somnole
Oh ! Je n’aurai pas tué d’innocents
Juste retourné les cœurs
Des femmes aujourd’hui si fades
Que leur vie semble lourde à porter…
J’ai mordu des épaules nues
18 ans ou moins, j’étais un ado aussi
Le sexe et l’alcool ont pris place très tôt dans ma vie
Aujourd’hui, je m’ennuie…
… j’y repense et je pleure
Reviens, ma jeunesse, je t’en supplie
Laisse moi vivre, même en rêve
Oh non ! Tu es enterrée sur la pochette d’Alice in chains…
J’aimerais tellement que tout redevienne sale
Fais sortir de moi l’animal
La carapace est vieille
Et …
Je veux SORTIR DE LÀ !!!!!
Allez la vie, sers moi un verre !
Chaque fille que j’ai connue est son propre tombeau
Je ne cherche pas la jeunesse débile d’aujourd’hui
Celles là je les laisse et les méprise
Je voudrais tellement lâcher prise…
Remonter les années en rewind
Et faire une dernière fois la fête….
C’est fini…Autant mourir…Plus rien ne me plaît
Je connais trop ce que je connais
Et toi, jeune homme, tu ne regretteras rien
Tu auras ta vie de beauf
À laquelle tu aspires
Il n’y as rien de pire
Ni de plus doux
Que d’avoir connu
1992…
Aujourd’hui est déjà demain
Je suis un mauvais copain
Un grunge orphelin
Ils sont tous morts
Il n’y a plus rien …
————-
Le front de Gisèle
Je ne vois que ton front qui dépasse du drap
Et je sais que c’est le front de la femme que j’aime
Je sais que c’est le front de celle qui m’aime aussi
Et sous ce front, un cerveau m’accueille
Avec la tendresse que l’on a pour une fleur que l’on cueille
Pour l’offrir en merveilleux bouquet
À l’être aimé
Bouquet aussi que ton parfum
Qui embaume la chambre de fleurs choisies
Avec soin pour te mettre en valeur
Tu fais pour toujours mon bonheur
Ta valeur n’existe pas car comment compter
Comme du vulgaire argent, l’or pur de l’aimée
Cet or, nous l’avons tous deux au doigt
Il s’égrène en milliards de gemmes si précieuses
Que les perdre à jamais rendrait la vie malheureuse
Au point de ne plus vouloir goûter à un amour moins fort
Je t’aime et te suivrai jusque dans la mort !
Maintenant, amour, dors…
Je veillerai sur ta nuit précieuse…
Tu peux glisser dans le monde des rêves
Aucun soldat ne prendra ma relève
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L’araignée
Il est temps de construire un paradis
En s’envolant brutalement de l’Enfer
Tel une fusée expérimentale
Atteindre le sublime du mental
À tes rires…
Moi, mes pleurs ont plus de sens
Maintenant, je sais l’herbe sous mon pied
Il foule le sacré de ta terre. Retournée.
Esprit, es-tu las…
Non ! Je me porte bien, à ma façon
Les mains sous les genoux, avec les doigts qui grouillent, maintenant.
Effleurant le sol comme une petite araignée
C’est ainsi que j’avance
Avec la vision déformée
De ma propre réalité
La théorie de l’absurde
C’est dessus que j’ai mon métier à tisser
J’écris…
Dans le bocage sauvage sans sens
Ma vie tu ne la comprends pas
Je marche sur les doigts
Sensible et tendu
Tu n’entends pas ma vertu
Qui hurle en silence à tes oreilles…
Je ferai de mon mieux pour que tu comprennes
Ces signes de l’encre de mes veines !
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Le monde meurt ( la bêtise)
Le monde est malade
Il fume trop, il boit des breuvages cruels
Il pisse, appuyé sur un mur
Dans une laide ruelle, ivre, le monde titube sur son axe…
Il va tomber, d’une raideur imbécile
Indécis du passé, ignorant son histoire
Le peuple trop nombreux, qui l’a tellement fait boire
Le fait vomir
Ses vertus de nature à causer des envies
Son taillées aux machines, sur la place…
… il y a un autel, où son proposées ses entrailles
Ses veines sont encrassées de bateaux
Le peuple, immense ronde des croyants,
Lui emprunte chaque jour un peu plus de son sang
Pour des siècles à venir, qui ne viendront jamais
Le monde meurt pour un peu
De monnaie
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Complètement fou…
Barre-toi de ma tête, saloperie !
Laisse-moi dormir
😴 là j’t’arrête elle me dit
La saloperie
Tu crois faire fuir un démon qu’a la gniaque ?
J’ai faim et je me nourris des boyaux
Des méandres de ton cerveau
🧠
T’es beau c’est faux !! Le diable peut s’habiller en Prada
Ça ne lui donne pas la classe nécessaire
Pour casser mes nerfs
Je tire une balle et rate ma tête
C’est con
Il s’enfuit, effrayé par cette liberté
Que je m’accorde, l’espace d’un instant
Dégage, reviens !! Tu m’amuses tellement
Sucer mon sang c’est tout ce que tu veux ?
Fais toi plaisir
Petit vampire
Mes hallucinations monstrueuses
N’ont plus cours
Allez. Tu as perdu
Mais je n’ai rien gagné……..🏆🆓🆓🆓🆓🧠
————-
Malades
Nous sommes malades
Elle est malade
Je suis malade
Nous ne ferons pas l’amour
Oiseau malade
Pigeon malade
Poisson malade
Qui flotte
La maladie s’est emparée du monde
Pétrole, Covid et somnifère
À cela il n’y a rien à faire
L’ignorance grossière des personnes
Qui, décidément, ne sont personne
Viens à la pharmacie
Il y a quelques remèdes
Mais rien vraiment pour nous aider
La misère te fait vivre lentement
Petit enfant
Tu ne seras jamais une star
Du football
——————
Le vautour
Paradis, paradoxe, que comprendre à ceci ?
j’ai vécu entièrement, entouré de bonheur
Il y avait un grand soleil pour sécher tous mes pleurs
J’ai vécu, je le sais, j’ai vécu cette vie
Mon Dieu qu’elle était belle et plus belle aujourd’hui
Mais demain ?
Aurai-je oublié le bonheur de l’instant ?
Serai-je comme au fond d’un cachot ?
Où personne n’entend sangloter
Un enfant condamné ?
Un vautour vole au dessus de mon monde
Il étend ses ailes et perd de l’altitude
Son ombre efface alors tout le soleil
Et toute beauté du ciel me devient interdite
Amours, bonheurs, objets d’opulence
Que restera-t-il de vous dans l’ambulance
Quand le vautour maudit sera mort
Et s’écrasera sur moi de tout le poids de son corps ?
Serait-il possible que le bonheur vécu
Ait été invisible à mon soleil caché
Par les ailes d’un animal de l’enfer
Ne comprenais-je donc pas que j’avais les yeux ouverts ?
…sur les merveilles de ma vie ?
J’étais tellement heureux, mais m’en rendais-je compte…?
Et un vautour, tournant autour de mon esprit
M’empêcherait de voir jusqu’à la tendresse
L’amour
Et quoi encore ?
Se résoudre à cela demande une force immense
Que me réserve demain quand reprendra la danse ?
Macabre, des esclaves de l’enfer
Quand le soleil caché, des bonheurs, des délices
Par un vautour qui déploie tant ses ailes, noires, et tournoie
Quand plus jamais ne brille le soleil éternel
Le bonheur de l’instant cède la place à la mort
Mais c’est une illusion ! La souffrance …
Elle semble tellement réelle et
Tournant dans mon lit
Je découvre sans cesse ce cauchemar infini
Qui succédera au rêve, comme il l’a toujours fait
Et un vautour tourne entre moi et les cieux
Tel entre mon esprit et la miséricorde de Dieu
Telle une ombre sombre que l’on nomme folie
Tel un démon immonde sorti de l’infini
L’oiseau vole à l’envers et remonte le temps
Mais il amène l’hiver en cachant le soleil
Est-il encore possible que je m’émerveille ?
Je le saurai demain
Au réveil…
Cependant…cependant… il reste la folie
Et l’ombre aura toujours raison de la vie
Et fera toujours un hiver
D’une sublime saison
Et fera toujours un enfer
D’un reste de raison
L’éther
Et la terreur tourne et tourne dans ma tête
Mille pensées fébriles ; tu sais, pour être honnête
Je ne peux plus supporter l’idée de ne pas flotter dans l’air
Rester là, assis dans l’éther
Ne plus sentir mon poids, revenir en arrière…
… épouse de l’enfant, mère à corps perdu
J’étais là, dans les vagues, sans honte de mon corps nu
Être adulte n’apporte que des tourments
C’est ce qu’on a entre les jambes qui nous monte à la tête
Autant la femme que l’homme sont des bêtes
Hé ! Il faut bien qu’ils se reproduisent…
Cependant l’Amour fait faire mille bêtises
Que l’on ne regrette que quand l’Amour n’est plus
L’éther du paradis s’enflamme à la moindre étincelle
Et de ce lieu béni, qui bannit le Péché
Des milliards d’âmes s’envolent vers l’Univers
Il est tout-puissant, le pouvoir de l’éther…
Il purifie l’âme et étouffe l’atmosphère
Il pousse les corps à flotter dans les yeux
De l’Eternel, celui qu’on nomme
Dieu !